Nos 435 lectures - Bandes dessinées

Lupita, ou Lupi comme elle le préfère, a enfin atteint son rêve : elle va intégrer le balais de l'Opéra de Paris. Mais les réjouissances sont de courte durée. Dans un Paris asséché où le manque d'eau génère des conflits de plus en plus rude, la mère de Lupi décide qu'elles doivent partir. Destination le Mexique et la vieille hacienda abandonnée par la famille.

Mais voilà, la mère de Lupi ne peut embarquer avec elle et celle-ci doit partir avec Frida, une amie de sa mère. Arrivées là-bas, elles découvrent une hacienda abandonnée mais presque magique. Lupi fait rapidement la connaissance d'Adriel, un homme étrange et d'un jeune garçon qui élève des papillons ! Qui saura l'aider dans cette nouvelle vie qui s'annonce ?

Un premier volume plein de promesses servi par un dessin doux et envoûtant. On a hâte de lire la suite...

En 1968, Bernard Moitessier est l'un des marins favoris pour participer et gagner la première course en solitaire autour du monde à la voile et sans escale.

Cette course deviendra un voyage et va changer sa vie, affirmer au monde entier sa vision. Quelle épopée ! Quel incroyable et fantastique récit ! Et aujourd'hui "mis en bd" par Stéphanie Melchior et Younn Locard c'est une nouvelle chance de partir en mer avec Bernard, le marin, et Joshua, le bateau.

La longue route est une histoire de liberté avant tout. De libre arbitre. D'un homme qui décide de rester sur l'eau parce qu'il n' y a pas d'autre endroit où il souhaite être, où il peut être.
C'est une histoire d'anti-performance, d'anarchie, d'introspection, d'endurance, de solitude.
Et il y a aussi la mer et l'amour de la nature et de sa puissance, qui nous surpasse.

Des mangas de Dark Fantasy, il est le plus grand. Véritable chef de fil du genre et influence majeure d’œuvres extérieures au manga, Berserk sort enfin dans une édition prestige.
Pour celles et ceux qui ne connaissent pas encore l'oeuvre de Miura, on y suit Guts, héros solitaire et taciturne, et Griffith, chef d'un groupe de mercenaire appelée "la troupe du Faucon". Ambition, désespoir, trahison et vengeance, bienvenue dans un univers aussi effroyable et violent que fascinant.

Mais Berserk n'est pas qu'une simple fresque sombre et tragique, c'est aussi une immense profondeur d'écriture, un scénario passionnant et des dessins à couper le souffle.

Depuis son premier volume paru en 1990, Berserk compte à ce jour 42 tomes. Aujourd'hui, cette série mythique s'octroie une nouvelle et indispensable édition prestige à la hauteur du monument qu'elle raconte !

Blanche est séropositive depuis qu'elle a 20 ans. 
Maëlle Réat nous raconte, avec humour et la juste dose d'émotion (quelle prouesse), l'histoire de sa mère, de son enfance à aujourd'hui, d'une vie entière presque à vivre avec le virus.
Cet album est incroyablement fort. Et plus qu'essentiel, car le SIDA est toujours là. Et l'amour aussi, et la vie.
Un grand grand coup de cœur, même si à la fin on pleure.

La première phrase de la nouvelle BD de Jean-Louis Tripp donne le ton : "Lui (son père) et moi, on s'est fréquenté une vie entière". Mais au fond, que sait-on de son père ?

Vaste question qui l'oblige, lui permet, de fouiller les méandres de sa vie familiale. Il raconte ses privilèges de fils aîné, celui à qui son père donnera peut-être le plus de temps et de liberté, mais aussi ses inconvénients. Il raconte bien évidemment les souvenirs de famille, ceux dont on se souvient, ceux qu'on nous raconte, ceux qu'on invente ou transforme. Mais surtout, il pose la question de Francis, en tant qu'homme, au-delà de l'image du père et du mari. 

Après Le petit frère, Jean-Louis Tripp continue d'explorer avec brio les chemins de la mémoire familiale. C'est juste, touchant et très drôle !

Au début du xxe siècle, un village isolé du Mexique voit arriver une jeune femme, Elsie. Celle-ci est à la recherche de son mari, disparu alors qu'il faisait des fouilles archéologiques dans la région. Elsie est bien décidée à partir à sa recherche et à le retrouver.

Dans le même temps, Amaru, un indien, cherche le remède pour guérir sa fille et libérer sa tribu du mal qui la ronge. Mais dans un monde où la magie et les croyances ancestrales ne pèsent plus très lourd, Amaru se sent seul...

Ces deux êtres bouleversés vont, contre toute attente, faire équipe pour répondre aux questions qui les taraudent et qui sont peut-être bien liées !

Roxanne Moreil et Cyril Pedrosa nous font à nouveau voyager tout en remettant en question nos préoccupations actuelles. Ils nous donnent à lire une histoire d'un temps ancien mais qui résonne étonnamment dans notre monde moderne. Tout cela servi par les sublimes et chatoyantes aquarelles de Karine Bernadou !

Alors qu'il passe ses nuits à travailler dans un parking depuis des années, Alexandre décide de partir deux semaines en Alaska avec une agence. Manque de chance, il va être contraint de rester. Dans ce cas, comment s'évader tout en restant...?

Plus loin qu'ailleurs est un appel à la liberté aussi bien physique que mentale, mais aussi à la contemplation. Parfois ce n'est pas la peine de faire 2000km pour être dépaysé, il suffit de voir le monde autrement.

Une réussite, à lire !

James Reynolds, 14 ans, habite dans un petit village du sud de l'Angleterre. Après le décès de sa sœur jumelle, Jennifer, il demeure hanté par ses dernières paroles. Elle aurait aperçu un très gros et terrifiant chien noir, un molosse, qui dans le folklore local est considéré comme un présage funeste. À l'aide de Mme Walker, une vieille dame que certains enfants appellent "la sorcière", le jeune James se lance dans la traque de la mystérieuse bête.

Norm Konyu nous délivre un conte macabre, il nous plonge dans un univers inquiétant et ensorcelant, comme un savant mélange de l'univers de Tim Burton et de Coraline mais aussi de Conan Doyle et Allan Poe.  Visuellement magnifique et absolument passionnant, la recette fonctionne à merveille et le résultat final est une réussite !

Au croisement du thriller, de l'horreur et du quotidien se trouve l'étrange. David Lynch s'est d'ailleurs particulièrement démarqué pour avoir teinté l’entièreté de ses productions de cette ambiance si insolite.
À la fois familier et inconnu, c'est dans ce genre si singulier que nous plonge «les inséparables» de Marie Eyquem. Au fil des trois récits que compose cette bande dessinée l'autrice nous transporte dans des univers qui nous semblent connus, les vacances en familles ou la virée chez les tantes pendant l'été. Ces ambiances nous poussent dans une forme de nostalgie onirique où nos souvenirs viennent questionner le rapports aux histoires qui nous sont narrées.
L'ouvrage est porté par un style graphique à la fois familier et original tout au crayon et en nuances de gris. Ce choix esthétique rappelle les vieux souvenirs qui se grisent au fond de notre mémoire et dévoile la saveur toute singulière de ce récit.
Entre inquiétude et fascination cet ouvrage ne vous laissera pas de marbre.

Simon, libraire freelance

Jim Morrison disait : "Nous nous cachons dans la musique afin de nous dévoiler". Sounds of vinyl est la parfaite interprétation de cet adage.

Cinq histoires courtes, toutes reliées à la musique et aux vinyles plus particulièrement. On suivra ainsi l'histoire de Mayana qui, en vendant la collection vinyle de son grand-père, découvre un pan inconnu de la vie de ce dernier. Il y a Lana qui, dans un pays où les musiques étrangères sont interdites, cherche à se procurer à tout prix un disque spécifique. Ou encore Sarah qui, grâce à un vinyle piraté, va pouvoir jouer avec son groupe fétiche.

Alors mettez en route votre musique préférée, asseyez-vous dans un bon fauteuil et dégustez avec délectation ces cinq histoires douce, tendres et touchantes !

A la fin du Moyen-Age, Richard, un noble anglais sur le déclin, accoste sur les côtes du Groenland. Ici vivent les descendants des Vikings. Celle qui fut jadis appelée la terre verte est aujourd'hui désolée et les habitants ont bien du mal à survivre. Richard, ambitieux et prêt à tout, y voit une occasion et se proclame Roi du Groenland ! Mais sa folie va engendrer celle de son nouveau peuple et les mener au bord du précipice...

Avec Alain Ayroles au scénario et Hervé Tanquerelle au dessin, on s'attendait à une bonne histoire. C'est une très très bonne histoire qu'ils nous servent. Les dessins grandioses accompagnent idéalement un scénario extrêmement bien ficelé !

Un pari plus que réussi !

En novembre 1933, un horrible meurtre est commis sur l'île de Pâques, alors sous domination chilienne. Alors que l'enquête piétine, le président lui-même décide d'envoyer son meilleur inspecteur : Guillermo Valverde.

A peine arrivé, celui-ci apprend par le gouverneur qu'un suspect a été arrêté. Il s'agit d'un pascuan (un habitant originaire de l'île), frappé par la folie. Mais Valverde est persuadé que l'homme est innocent et que tout cette affaire est bien plus complexe que prévu... Il plonge alors dans les relations troubles entre britanniques, établis sur l'île depuis longtemps, chiliens et autochtones et déterre des secrets que tout le monde espérait garder enfouis !

Thomas Lavachery s'inspire de l'expédition menée par son grand-père sur l'île de Pâques pour signer une BD qui jongle entre le polar et l'historique. Les dessins de Thomas Gilbert accompagne parfaitement ce récit prenant et d'une justesse étonnante !

L'heure du bilan a sonné pour Erica, loin d'être sortie indemne de son dernier affrontement. L'occasion semble toute trouvée pour se remémorer ses premières missions alors qu'elle n'était encore qu'une jeune recrue de l'ordre.

Une fois encore, Something is Killing the Children parvient à nous happer, cette fois-ci par un retour aux sources, aux origines, aux débuts d'Erica Slaughter.

Pari gagnant pour la loge du massacre !

2036, alors qu'un conflit armé oppose les îles du Nord et du Sud d'Arrecquero, Fee tente de vivre sa vie d'adolescente. Chaque jour, elle court le long du littoral dans l'espoir d'apercevoir le navire de sa mère, amirale partie au combat. S’entraînant afin de participer à la fête du sport organisée lors de la trêve des Jeux Mondiaux, la joie laisse rapidement place à l'horreur de la guerre.

Run to heaven est une oeuvre puissante et qui ne laisse pas indifférent(e). On se retrouve rapidement à dévorer ces deux premiers tomes et à attendre la suite avec impatience !

Pas mal non ? C'est français.

Ils sont toujours dix. Dix personnes enfermées cette fois dans une maison au bord de la mer et dont la chance est de survivre à la fin du monde. Mais cette fois, ils savent qu'ils sont là pour incarner le meilleur de l'humanité et espérer accéder à l'immortalité...

Ce qu'ils ne savaient pas, en revanche, est qu''ils n'étaient pas les seuls à participer à l'expérience. Comment faire, alors, pour être sûr de gagner la mise ? A partir de là, tous les coups bas sont permis... 

On attendait avec impatience ce nouveau cycle (et suite de The nice house on the lake) et nous ne sommes pas déçus. Le suspens est toujours là et les cartes sont totalement rabattues avec ce nouveau tome ! 

Un régal ! 

Fauve de la série 2024

Prenant place dans une ville américaine de la fin des années 90, rouillée et appauvrie, victime de la mondialisation et de la désindustrialisation, Rust River City raconte les aventures de Dean, veuf, vétéran du Vietnam, et de ses fils, outsiders parmi les outsiders, en quête d'une vie décente malgré le chômage, la violence et la misère qui guettent. Derrière ce tableau assez classique, c'est dans un univers complétement déjanté, paranoïaque et loufoque que nous entraine Joe Daly, auteur et dessinateur sud-africain, auparavant à l'origine des géniaux et hilarant The Red Monkey et Dungeon Quest (à lire absolument). Mêlant chronique social, fable fantastique, récit apocalyptique, psychédélique, ce roman graphique publié chez L'Association ravira les amateurs de BD indé et les esprits tordus...

Emilie Gleason a fait une entrée fracassante dans le monde de la BD en 2018 en publiant Ted drôle de coco (Atrabile). Nous découvrions alors son dessin ultra coloré, élastique, dynamique, fantasque et si original. Et nous plongions dans le quotidien d'un jeune homme autiste asperger, très très inspiré de la vie de son frère.
Une lecture marquante et épatante, qui nous a conquis et qui a remporté en toute logique le prix Révélation au festival d'Angoulême suivant. L'autrice a publié ensuite plusieurs BD et albums jeunesse, son style s'affirmant, les thèmes divergeant.

Quelle ne fut pas notre joie de voir paraître sept ans plus tard Les Gugusse en vacances ! Retour à l'autofiction, cette fois-ci c'est la sœur, c'est elle, le personnage principal. Dès les premières pages nous sommes emportés dans le tourbillon de la vie sens dessus dessous de la famille Gugusse qui traverse l'Atlantique pour le mariage d'une cousine dans le Yocalme. Et au milieu de toute cette fantaisie et de ce dessin qui déménage on entend la voix et l'angoisse de celle qui tient debout et droite, pour ne pas déranger, pour incarner la fiabilité, la stabilité, dans une famille qui va trop vite pour elle.

Le dessin d'Emilie Gleason est de plus en plus inventif, sa façon d'aborder des sujets forts et chargés, épatante. Bravo.

Une équipe de quatre braqueurs, dont un nouveau gars, le chauffeur. Un casse. Tout se passe au poil mais au moment de partager le butin, le nouveau fait basculer l'histoire et Parker est obligé de fuir, pour mieux tenter ensuite de remettre la main sur le type et surtout sur sa part du gâteau.
Quand l'enquêteur n'est pas policier mais du côté des malfrats, il a les mêmes armes qu'eux et les mêmes réflexes, ça donne une longueur d'avance sur la flicaille mais ça rajoute pas mal d'embûches.

Une chasse à l'homme à cent à l'heure, un scénario parfait (car derrière le pseudonyme du créateur du personnage de Parker se cache Donald Westlake), très bien adapté par Doug Headline et superbement mis en dessin par Kieran, Parker La Proie est LE polar de ce printemps !

Jefferson, fringant hérisson discret et sans histoires, est accusé du meurtre de monsieur Edgar, le coiffeur, à cause d'un malheureux concours de circonstances prêtant à confusion.
Une seule façon d’être innocenté : trouver le vrai tueur. Voici notre héros embarqué bien malgré lui dans une enquête trépidante, assisté de son fidèle ami Gilbert.

Du suspense et une grosse dose d'amitié et de solidarité : cette bande dessinée ravira tous les lecteurs de 10 ans !

Holly et Molly sont soeurs. Elles vivent, avec leur mère, dans un monde où la magie, autrefois puissante, a été remplacée par les inventions pratiques et techniques de l'Antiquaire.

Un jour, Molly, la cadette, se retrouve en possession d'un tarot magique. Tarot qui lui révèle qu'elle a des dispositions pour la magie et qu'un grand destin l'attend. Mais voilà, ce fameux tarot est convoité par d'autres, bien plus puissants que Molly et Holly. 

Accompagnées de Shun, qui cherche à sauver sa sœur, elles se retrouvent embarquées dans une aventure hors du commun ! 

Un dessin très doux pour une histoire pleine de folie et d'aventures !