Nos 485 lectures - Littérature étrangère

Le Club des menteurs s'invite à la table des grands romans américains : portrait d'une époque, fresque familiale entre le bayou texan et les montagnes du Colorado, récit d'une enfance chaotique où violence et tendresse se répondent sans cesse. La voix insolente de Mary Karr, alias "Pokey" s'inscrit dans la lignée de ces héroïnes inoubliables, à l'image de Betty de Tiffany McDaniel, et résonne avec les grands récits de John Irving et Carson McCullers.

Un livre impossible à refermer tant on voudrait qu'il ne finisse jamais : un grand merci aux éditions Monsieur Toussaint Louverture pour la réédition de cette pépite !

Grand peintre de la mélancolie, de la vie douce-amère, de la mauvaise conscience... le grand GRONDAHL est de retour avec son dernier roman "Au fond des années passées" (Gallimard).

Un homme auquel la maladie de Parkinson vient d'être diagnostiquée est quitté par sa femme. Il retrouve par hasard son amour de jeunesse. Rien de cette histoire passée n'est vraiment passé, tout est flottant... mais l'urgence du temps qu'il reste change la perspective du temps perdu.... Encore un coup de maître du géant danois !

Quel plaisir de retrouver la plume inclassable de Maggie Nelson !

Entre rêves et rendez-vous médicaux, la poétesse-essayiste-romancière américaine réussit avec intelligence et impertinence à mettre en mots sa douleur et à la transformer en source de réflexions autour de ces sujets de prédilection : l'amour et l'écriture. Chapeau bas.

A son adolescence, Cath a vécu sur l'île de Bute en Ecosse. Après le drame qui frappe la famille de sa meilleure amie, les parents de Cath décident de revenir sur le continent.

20 ans après avoir, Cath travaille dans un magasin de disques et tente de percer dans la photographie. Son nouveau projet la ramène sur l'île et face à la maison où sa meilleure amie a trouvé la mort. Alors que ses recherchent la conduisent sur les traces de ce crime, Cath réalise que ce voyage est surtout une recherche d'elle-même, de son moi adolescente et de la personne qu'aurait pu devenir son amie Shirley. 

Plus qu'un polar classique, Les bons voisins est un livre touchant sur l'apprentissage, les relations amicales et amoureuses et sur ce que peuvent devenir nos aspirations adolescentes une fois arrivé l'âge adulte.

Berlin, avril 1945. Réfugié dans son bunker, Hitler reçoit comme cadeau d'anniversaire son thème astral, qui est en fait, à la suite d'une malencontreuse erreur, celui de Charlie Chaplin, né seulement quatre jours avant lui. Désormais possédé par l'esprit du célèbre réalisateur, le non moins célèbre dictateur se lance dans la réalisation d'un film censé sauver le Reich de sa chute inéluctable...
Un roman historico-satyrique, richement documenté, qui réussit le tour de force de réécrire l'Histoire sans jamais la trahir !

Prenez une histoire de vengeance dans l'Angleterre médiévale, ajoutez un roman social intelligent avec une pointe de fantasy et une bonne dose de cynisme : vous obtenez L'histoire de Mother Naked.

Après le succès d'Ironopolis, la plume virtuose de Glen Brown James change d'époque mais pas de talent. Excellentissime !

Encore un texte doux et mélancolique, fin et drôle, de cette grande autrice islandaise ! C'est le récit d'une femme, née dans un corps d'homme, qui à 60 ans décide de changer de nom et de subir une opération. Dans son entourage, elle ne reçoit pas beaucoup de support... mais certaines personnes la surprennent. La question transgenre est abordée avec délicatesse, sans pathos, sans aucune revendication politique... juste de la pure sensibilité. Un bijou de douceur et d'ironie

Un très très TRÈS beau livre ! En Suède, dans les années 1980, Jonas est le fils d'une mère suédoise et d'un immigré tunisien. Celui-ci, écrivain manqué, vend des billets dans le métro et des montres dans la rue, et malgré son charisme, sa sévérité implacable et son humour corrosif, il est marqué à jamais par une souffrance profonde liée à son passé... et à la mère de trois mystérieuses "soeurs", dont Jonas fera l'inoubliable rencontre. C'est un roman qui aborde l'héritage émotionnel des enfants d'immigrés, les manières d'aimer dont on hérite et qu'on veut désapprendre, sur les langues qu'on parle et de ce qu'elles peuvent exprimer, et encore l'espoir, les croyances, le pardon. Et c'est superbe : à la fois intime, universel, profond, haletant, émouvant, drôle... Un vrai tour de force, un "grand roman américain" traduit du suédois.

On rit, on pleure, on savoure et on réfléchit : merci Effie Black !

La narratrice, jeune scientifique, décide de s'intéresser à la pratique du suicide chez les animaux du point de vue de l'évolution. Un sujet pour le moins original qui s'explique par sa propre histoire et qui ne l'emmènera pas forcément là où elle s'était imaginée... Une plume incroyable et l'humour britannique à son meilleur pour raconter la vie, l'amour, la famille et la mort, rien que ça.

Un nouveau, magnifique roman d'Isabela Figueiredo ! Dans la banlieue de Lisbonne, deux solitudes se rencontrent. José Viriato et Beatriz sont deux êtres  à part, à la sensibilité complexe. Leur rencontre va remuer ce qu'ils croyaient penser de leur manière de vivre, de leur rapport aux animaux, de l'ambition personnelle et des attentes de la société... Dense et ciselé, farouche et délicat, le regard d'Isabela Figueiredo ne cesse de nous émerveiller.

L'insouciant Marcello se retrouve accidentellement à plancher sur une thèse de littérature. Son sujet ? Les écrits de Tito Sella, un terroriste italien ayant sévi pendant les années de plomb. De cette reherche menée entre la Toscane et Paris, il tirera plus de leçons que prévu... Quel plaisir de découvrir le sens aiguisé du sarcasme de Dario Ferrari qui tourne en ridicule le poussiéreux monde académique et ses lois irrationnelles ! De Tito à Marcello, des années 1970 à aujourd'hui, deux jeunesses aux antipodes se rencontrent, interrogeant avec sensibilité les sacrifices qu'impliquaient la lutte ou plus ou moins armée. La récréation est finie, vive la récréation !

Un grand coup de coeur ! Dans une langue délicate et incisive, comme dans un film muet, on suit le quotidien d'une famille d'immigrés vietnamiens : le très jeune protagoniste, qui observe son entourage d'un regard limpide et implacable, son frère plus âgé, qui dévie dangereusement vers la violence; et surtout leur mère, personnage central, à la personnalité débordante et imprévisible. Le style de Quynh Trahn, harmonieux et nerveux en même temps, rappelle Marguerite Duras et Elisa Shua Dusapin, et nous transporte dans un moment de lecture suspendu, une parenthèse de pure sensibilité.

Quatre adolescents passent l'été dans une petite ville de l'Allemagne de l'Ouest, dans les années 70. Un été qui va changer leurs vies et les unir à jamais.

Après "Le parfum des poires anciennes", Ewald Arenz signe un roman tendre et nostalgique sur cet âge inoubliable, bouillonnant d'émotions et de premières expériences.

Des dialogues affûtés, un humour corrosif et beaucoup de tendresse : les ingrédients parfaits pour cette comédie un peu loufoque et très réjouissante.

 Stine Pilgaard brosse le portrait d'une époque en mal d'amour, et derrière les rires parvient à nous toucher au cœur. Un grand plaisir de lecture !

Barbara Kingsolver transpose le D. Copperfield de C. Dickens dans les USA des années 90 marqués par la crise des opioïdes. Roman d’apprentissage profondément social, on m’appelle D. Copperhead dénonce et cherche les origines d’un système implacable et injuste favorisant les inégalités. La langue fluide et sans fard de l’auteure, son humour parfois railleur mais bienveillant et la résilience incroyable du personnage de Demon font de ce livre une vraie claque.

Andreas Burnier donne vie à son (presque) double, l'audacieuse Simone, passant de famille en famille pour se cacher des nazis lors de l'occupation allemande des Pays-Bas. Malgré la menace permanente, c'est toujours de liberté que continue de rêver cette adolescente se voulant garçon.

Un roman pionnier, mêlant les genres et remontant le temps, qui donne au récit toute sa puissance et son originalité !

Encore un roman de Anne Tyler où, en oscillant entre profondeur et légèreté, l'écrivaine américaine décrypte la psychologie humaine avec autant de sensibilité que d'humour. Un parfait roman-détente, léger mais qui ne nous ennuie pas, avec des personnages attachants et un final qui fait sourire !

"Il ne faut jamais revenir sur les lieux ou on a été heureux disent les sages", c'est pourtant l'entreprise de Paolo Cognetti qui, dans ce premier roman retourne vivre non loin de ces montagnes qui l'ont vu grandir, été après été, lorsqu'il passait ses vacances dans cette grande maison louée par son père. Ce retour aux sources, comme un prélude aux Huit Montagnes, roman qui l'a fait connaitre en France, est une déclaration d'amour aux alpages, aux bergers, "aux sauvages" renard, chevreuils, marmottes, chocard, mais aussi et surtout aux écrivains qui l'inspirent : Thoreau, Reclus, John Muir. Un voyage plein de douceur au cœur des Alpes italiennes.

Née d'un père surinamais et d'une mère néerlandaise, Raoul de Jong, trentenaire un peu perdu, décide de retracer l'histoire de ses ancêtres au Suriname, et surtout d'un ancêtre très particulier : l'Homme-Jaguar, une divinité amazonienne, dont il est persuadé d'être le descendant... Au fil de la lecture, ce texte explosif ne cesse de se transformer, comme une poupée russe, en se réinventant dans une panoplie de genres : c'est un roman, sur la construction d'identité et la recherche de sens, sur le lien père-fils; mais c'est aussi un essai historique et anthropologique impeccablement documenté sur la colonisation néerlandaise au Suriname, et encore, un récit écologique inquiet et engagé sur la destruction de la forêt amazonienne... Si vous aimez les récits sur le métissage et sur la décolonisation, sur la construction de soi et sur la quête de ses origines, foncez ! Découvrez cette plume contemporaine véritablement précieuse, vibrante et originale. (Presque comme du James Baldwin !)